J101 : Où je me prends pour un vieux Guignol...
« Putain, 100 jours déjà... »
Je n'aurais jamais pensé que le vieux Jacques m'aurait inspiré un jour (peut-être que ses problèmes de coeur m'émeuvent), mais je dois dire que la très fine remarque de la bande à Gaccio était on ne peut plus adaptée à la morosité de ma journée (qui s'est d'ailleurs peut-être sentie sur MSN pendant quelques minutes...)
Cent jours que j'ai quitté Reims. Cent jours que je suis arrivé en Suède. Cent jours que je n'ai pas vu passés. Cent jours, et tellement peu devant soi. Voilà tout, il ne me reste plus qu'à en profiter un maximum. De toute manière, l'attente ne sera pas longue avant que je ne revienne.
Pour me changer les idées après une "dure" journée de labeur au musée, j'ai décidé de faire une deuxième folie sportive en deux jours, pour commencer comme il se doit mon programme de remise en forme. Direction la Nya Arena de Skövde, maillot et serviette sous le bras, pour aller nager un peu.
Bon, comme je le sous-entendais, ce n'est pas vraiment donné, ou alors les piscines rémoises ne sont vraiment pas chères : 55€ les vingt baignades, autant vous dire que je vais essayer de les rentabiliser. Et bizarrement, pour une fois, le sourire n'a eu aucun effet sur la jeune et jolie hôtesse d'accueil. Malédiction !
Donc, me voilà parti en expédition dans les vestiaires suédois, sans vocabulaire ni Assimil' en poche. L'aventure, mes amis, il n'y a que ça de vrai. Malgré tout, j'arrive à repérer le mot "herr" sur l'une des portes, que je décide de pousser. Jusque là, tout va bien, pas de cri de demoiselles apeurées, pas de hurlements stridents, je continue ma progression.
Vu l'heure, je suis tout seul, le bassin que l'on pouvait voir à travers de larges baies vitrées était vide, à l'exception de quelques petites filles accompagnées par leur maîtresse, je pense. Manque de chance, à défaut de vestiaire, j'arrive devant la salle des casiers. Bon, tant pis, improviser, c'est ma spécialité. Hop, transformation discrète dans les toilettes voisins, ni vu ni connu.
Casier bien fermé, c'est parti pour une grosse heure de trempette, à un rythme raisonnable, car, après tout, ce n'est jamais qu'une reprise après trois mois d'inactivité... Et je dois avouer que je l'ai senti passée, la reprise.
Enfin, une quarantaine de longueurs plus tard, je me décide à sortir de l'eau, voyant la foule des heures d'affluence arriver. De plus, j'avais du travail qui m'attendait à la maison, donc, je ne pouvais pas me permettre de rester plus longtemps.
Mais c'est là que les choses se corsent. Ne voulant pas me refaire avoir, je veux retourner à mon casier pour chercher mes affaires et aller me changer dans un vestiaire... Je n'ai pas été déçu du voyage, parce qu'a priori, d'après ce que j'ai vu, les vestiaires, ils ne connaissent pas.
J'ai eu une pensée pour ma sœur, qui s'insurgeait à l'idée des douches collectives pour je ne sais plus quel road trip jolivettien. C'est vrai qu'au final, te changer à côté de 25 gaillards taillés comme des armoires à glace et nus comme des vers, ça te fait te sentir tout petit, ou alors te donne envie de crier "Et mon intimité, bordel !".
Mais, bon, j'ai pris sur moi, j'ai fait comme tout le monde et je n'en suis pas encore mort alors que j'écris ces quelques mots. Au moins, je suis prévenu pour ma prochaine virée à la piscine, ça me fera sans doute moins drôle.